Forum de l'Histoire du Labrador Retriever
Bonjour et bienvenue sur ce forum consacré exclusivement à l'histoire du Labrador Retriever, notamment en France, qui, bien que récente, est assez mal connue.

Les 2 guerres mondiales, le manque d’intérêt d'un travail commun des acteurs de l'époque et l'absence de stockage des données au fil du temps font que nous héritons aujourd'hui d'une mémoire mise à mal, éparpillée et partiellement complète de l'histoire de notre race de prédilection... Par ce forum, je vous propose de participer à la reconstruction de cette histoire.

N'hésitez pas plus longtemps à dépoussiérer vos propres archives et venir les partager afin de contribuer à mettre en avant tous ces pionniers et leurs chiens qui ont patiemment forgé notre Labrador Retriever !

Bruno

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Choix d'un chien pour chasser à Terre-Neuve en 1852...

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Choix d'un chien pour chasser à Terre-Neuve en 1852... Empty Choix d'un chien pour chasser à Terre-Neuve en 1852...

Message par Bruno Dim 15 Juin - 17:57

"Pour cette chasse, comme pour toutes les autres, le choix des chiens est un point de grande importance.

Le chien courant convient beaucoup pour la chasse en plaine et sur les montagnes ; mais il faut qu'il réunisse les qualités suivantes : qu'il ait un bon jarret, qu'il soit obéissant, qu'il aille à l'eau et rapporte bien, qu'il arrête sur le poil et la plume, et surtout qu'il pille au premier commandement : sans cette dernière qualité, on doit le considérer comme n'étant pas propre à grand'chose. S'il est ferme, au point de se tenir une journée en arrêt sur du gibier qui ne bouge pas, il peut, à chaque instant, rencontrer de quoi exercer sa patience, dans un pays où les lièvres et les perdrix ne sont nullement farouches. Alors, s'il tombe en arrêt dans des bosquets de pins, où vous ne pouvez le découvrir, vous courez risque de perdre votre chien, étant obligé de rentrer sans lui, et votre chasse devient infructueuse.

Au chien ferme, ne forçant pes son arrêt au commandement, serait bien préférable un chien courant, qui débusque bien sans faire perdre de temps à l'attendre. Si votre chien se trouve égaré, gardez-vous de le siffler et de tirer des coups de fusil : la reproduction de ces bruits, par les échos des montagnes, lui fait souvent prendre une route opposée ; vous recommencez ; il s'égare de plus en plus, et vous le perdez. Il est beaucoup plus prudent de vous tenir en silence dans les parages où il vous a quitté ; et il vous retrouve à la piste.

Une fois arrivés à Terre-Neuve, tous les chiens contractent, par je ne sais quelle cause, les habitudes du pays : carlins, roquets, bassets, etc. vont à l'eau et rapportent, et je conclus de là que, quand ils ont quelque disposition pour la chasse, ils sont tous propres à entreprendre la campagne à la satisfaction de leur maître.

Ce serait vous manquer grossièrement, ô chiens si renommés de Terre-Neuve, que de ne pas dire encore quelques mots de vous, que nous visitons tous les ans. Je vous fais de nouveau compliment de votre Fidélité, et de votre étonnant instinct ; mais j'ai beaucoup de reproches à vous adresser sur certains faits qui sentent la barbarie. Quelquefois la vérité choque : n'allez cependant pas, je vous prie, TOUS formaliser au point d'en venir à me mordre, si je retournais chez vous : car je vous déclare que si vous vous permettiez de tels excès, le dernier supplice vous serait alors immédiatement infligé, en punition de votre brutalité.

Si j'ai fait traverser l'océan à des chiens de mon pays, pour me livrer dans le vôtre au plaisir de la chasse, c'est que vous n'avez jamais brillé sous mes yeux dans ce genre d'exercice. Cela vient-il de ce que vous n'avez pas l'odorat assez fin pour dénicher le gibier, ou de votre manque d'habitude ?

Selon moi, ce dernier point est la seule cause de votre peu de succès. D'après ce que j'ai vu faire à plusieurs de votre race, vous pouvez, organisés comme vous l'êtes, seconder avantageusement les efforts d'un chasseur : car que peut-on demander de mieux à un chien, que d'arrêter toute espèce de gibier, d'aller à l'eau, de rapporter, de chasser le lièvre et le lapin ; d'étrangler au besoin et renards et blaireaux? Beaucoup d'entre vous s'acquittent à merveille de ces diverses missions à Terre-Neuve ; vos maîtres et vos maîtresses exigent seulement de vous que vous les accompagniez, patte au talon, lors de leurs excursions. Qu'ils soient à pied ou en traîneau, vous êtes à même de les défendre de leurs ennemis, qui ne peuvent être que quelques bêtes féroces, et ce n'est pas peu d'avoir affaire à des ours et à des loups-cerviers, que la faim dévore. Vous rapportez parfaitement le gibier tué, soit à terre ou sur l'eau. Vous êtes, pour cet élément, singulièrement favorisés de la nature. Vos pattes, garnies de membranes jusques à l'extrémité des griffes, vous donnent la faculté de nager et de plonger, à la façon des amphibies : cela vous met à même, si vous n'avez rien à manger, de happer, aussi bien qu'eux, les poissons qui vous plaisent. Lorsque vous n'avez pas à croquer, dans vos baies, de ces habitants de l'onde, ne comptant pas sur un pain qu'on ne vous donne jamais, vous vous entendez comme des coupeurs de bourse, et, vous dirigeant par troupes vers les plaines où se trouvent en abondance de gros mulots rouges, vous décimez ces animaux à volonté, et selon votre appétit. Pendant la neige, vous vivez, grâce aux bons soins de vos maîtres, de poissons secs ou salés, de carcasses de veaux marins, d'ours blancs, et des curées des caribous. Vous méritez bien d'avoir bonne part au dépècement de ces derniers : car je me suis laissé dire qu'au moment où tout est couvert de neige, on vous attelle, comme des chevaux, sur des traîneaux, dans lesquels sont assis vos maîtres armés de pied en cap. Ils vous dirigent où ils veulent ; vous exécutez leurs ordres sans grogner. Quand ils vous mettent sur la piste d'un troupeau de caribous, si l'empreinte est fraîche, vous savez, tant par l'aspect que par votre odorat, qu'un bon repas vous attend, si vous pilotez bien vos chasseurs, et leur faites abattre un ou plusieurs de ces animaux : alors vous ne manquez pas, instinctivement et guidés par le besoin, de faire ce qui dépend de vous pour apaiser la faim, qui souvent vous aiguillonne.

Vous remplissez seuls, dans les habitations, tous les devoirs que se partagent, en Europe, plusieurs animaux domestiques ; vous rendez à vos maîtres des services indispensables, puisqu'ils n'ont que vous comme moyens de transport. Quand la mer est gelée, vous les traînez, à leur gré, d'un havre à l'autre, plus promptement qu'une diligence ne le ferait sur nos routes. Vous exécutez le charriage de tous leurs bois de construction et de chauffage, etc. Voilà, certes, de beaux titres à notre estime.

A côté de ces grandes perfections, se rencontrent chez vous beaucoup de défauts, qui ne vous font guère d'honneur. On dit, par proverbe, que les renards ne mangent pas leurs semblables. Mais vous, chiens de Terre-Neuve, dans votre lieu natal, quelquefois vous mangez les vôtres.

Si l'un de vos parents vient en France, et qu'à son retour il aille vous faire visite, il est immédiatement dévoré: entre voisins aussi, vous vous comportez quelquefois de cette manière: à plus forte raison, quand vous avez appétit, les chiens de France subissent le même sort, si vous les rencontrez à portée. Ce sont là des faits honteux, dont vous ne pourriez contredire l'authenticité. J'ai eu la disgrâce de vous voir plusieurs fois jouer de ces mauvaises farces.

Un jour, il m'en souvient, un capitaine passant près d'une de vos habitations, avait eu la sage précaution de mettre sous son bras un fort joli chien.

Arrivé sur le bord de la mer, il ne se méfiait de rien, et mit par terre ce bon petit animal, qu'il aimait beaucoup. Il croyait son cher Colibri soustrait à votre voracité ; mais tout à coup, plusieurs d'entre vous, s'élançant du centre des broussailles, dans lesquelles il ne les croyait certainement pas embusqués, fondirent sur le pauvre petit chien, le mirent par lambeaux, et l'avalèrent presque sans le mâcher.

Il n'est donc pas de bonnes bêtes sans défauts, pas même vous, chiens de Terre-Neuve, qui avez cependant la réputation d'être d'un caractère doux, j'allais aussi dire : hospitalier ; mais je vois que c'est dans votre ventre que vous donnez, quand vous avez faim, l'hospitalité aux étrangers et même à ceux de votre race. Vous n'êtes pas, dans ces moments-là, des modèles de douceur ?

En France, vous n'êtes pas aussi cruels ; je ne crois pas qu'on puisse vous y reprocher des barbaries de cette nature : cela tient sans doute à ce que, dans ce pays, vous n'êtes pas, comme dans le vôtre, nourris au carnage : ce qui doit nécessairement améliorer votre naturel un peu sauvage, et vous rendre moins avides de sang."
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